Le remplisseur automatique de chargeurs - 2ème version

Au début, l'idée était de trouver un moyen de remplir ses p... de chargeurs rapidement, facilement et sans répandre 20€ de billes par terre à chaque manœuvre. Le premier modèle était plutôt simple : un gros moulin à poivre affublé d'une roue dentée au fond et le tout plein de ressorts… Bon heu ça marchait mais question pratique c'est plutôt moyen ! Après de nombreuses versions avortées et moult bricolages incongrus je suis arrivé au truc que vous voyez à gauche, là ! Son esthétique raffinée ne jure en rien sur du Louis XV et le bruit suave de ses roues dentées surmenées fait penser à une cigale shootée à la colle à rustine, inrepérable dans la garrigue donc.

Le principe de fonctionnement, très simple, est comparable à celui d'un hi-cap. Entraînée par le moteur, la roue à aubes pousse les billes dans un tube en cuivre. Celui-ci est équipé d'un clapet anti-retour en sortie de turbine, et d'un clapet-butoir sur le manchon terminal. D'une capacité de 4000 billes cette dernière version est plus complète mais plus compliquée. Autonome, il est alimenté par un pack de 4 éléments Ni-Ca, et remplit tous les types de chargeurs, standard à ressort ou hi-cap à molette, à raison de 50 billes/seconde. Le bouzin peut aussi réarmer le godet à ressort d'un hi-cap et ouvrir une trappe à bille récalcitrante !

Le montage est presque entièrement constitué de pièces de récupération de diverses provenances.... Les pièces en nylon de la turbine sont tournées à partir d'une barre d’égrappage de machine à vendanger, la plaque qui protège le fond de la boîte provient du panneau électrique du chantier du voisin, la visserie et l'axe principal ont été violemment arraché à une horloge comtoise agonisante, la roue à boudin a été volée sur un terrain d'aéromodélisme après un crash, la boîte à sucre a mystérieusement disparu du placard de la cuisine pour réapparaître sur l'établi, le tube de cuivre et quelques pièces traînaient chez un modéliste peu attentif, les boules de souris proviennent de la poubelle d'un assembleur informatique, le moteur est tout ce qui reste d'une réplique après quelques bidouilles un peu sauvages et la durite de moto est activement recherchée par mon frère.

Le moteur est un Eg700, monté sur une platine équipée d'une vis sans fin et d'une couronne suivant un rapport de 1 à 60. Le moteur tourne dans les deux sens suivant la fonction demandée: A gauche pour injecter les billes dans le chargeur, à droite pour remonter la molettes de hicap. Le moteur entraîne la turbine à 250 tours/minute soit près de 50 billes/seconde, le chargeur simple du Aug est chargé en moins de 2 secondes, le hicap en 6 secondes... Vu la vitesse de sortie et la portée des billes, on pourrait presque s'en servir comme aeg, catégorie M60 !

La roue à aubes de la turbine est la pièce la plus difficile à fabriquer, j'ai du construire un plateau diviseur pour répartir les 12 trous portant les barres d'entraînement, mais on aurait aussi pu utiliser une tête de pied vidéo à pas crantés pour photo panoramique. On peut aussi simplifier le perçage en collant sur la pièce un imprimé portant une étoile à 12 branches tracée à l'aide d'un logiciel de dessin industriel. Bref... si vous ne voulez pas vous emmerder, récupérez une mécanique de hicap !

La roue caoutchoutée située en dessous du boîtier sert à entraîner la molette du ressort de hicap. Pour cela le moteur tourne vers la droite, les billes déjà présentes dans la roue à aubes sont alors éjectées dans la boite par une rampe en laiton fixée dans la turbine.

La boite à sucre est en polyéthylène, cette matière souple est quasiment incassable mais malheureusement totalement incollable... Si vous utilisez aussi ce matériau, il vous faudra tout fixer à l'aide de boulons ! Suite à la modification de l'emplacement de la batterie, et la suppression de la patte de renfort de l'axe principal, la capacité est portée à 4000 billes.

Pour que l'ensemble tourne sans problème j'ai utilisé en guise de roulements à billes des piles de 3 rondelles très fines en téflon. Les 3 roues du montage sont entraînées par l'axe principal à l'aide de serres-câble taillés en mortaise. Un coup de meule sur l'axe à l'emplacement de la vis empêche le serre-câble de tourner à vide.

Les épingles à nourrices sont tronçonnées puis tordues en forme d'hameçon. Une fois en place elles ne laissent passer les billes que dans un seul sens.

Le câblage des contacteurs est placé sous la plaque de fond à partir d'un bornier à 8 prises, il remonte ensuite à l'intérieur d'une durite puis se connecte au moteur et à la prise de la batterie. La durite sert aussi de charnière au couvercle.

Pour finaliser le tout, et après test positif de l'ensemble... une goutte de freinstop sur les écrous pour les fixer sur leur vis.

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